Jaume PLENSA à Bordeaux

Article publié le mardi 8 octobre 2013 par P.Pac
Mis à jour le samedi 12 octobre 2013

Pour certains la première rencontre avec l’oeuvre de Jaume Plensa s’est produite sur les rivages de l’Ebre à Saragosse. C’était lors de l’échange 2013 avec nos amis aragonais de Utebo.

http://college.monsegur.free.fr/spip.php?article795

Retrouvez ici quelques photos en guise de souvenir des installations du sculpteur contemporain espagnol Jaume PLENSA à Bordeaux.


Sanna (2013, fonte de fer, 703 x 98 x 255 cm)
Place de la Comédie
Sanna, comme Paula (place Pey Berland), appartient à une série de sept figures féminines imaginées dès après la rencontre préméditée entre l’artiste et la ville. Bien que seules deux d’entre elles aient pu être fondues et exposées à Bordeaux, ces figures représentent un nouveau chemin de réflexion et d’expérimentation artistique dans l’oeuvre de Plensa. En jouant sur l’échelle, le poids et la monumentalité du portrait, l’artiste transforme l’ordinaire en extraordinaire.


House of Knowledge (2008, acier inoxydable, 800 x 550 x 530 cm)
Place de la Bourse
Composée d’une multitude de lettres soudées, cette grande forme humaine est comme une invitation permanente au voyage dans l’espace et dans la sculpture elle-même. Encourageant la contemplation silencieuse ainsi que l’exploration physique et sensorielle en invitant le public à entrer et à marcher à l’intérieur, le vide monumental se transforme ici en réceptacle de nos émotions et de nos rêves.


Silent Music II , 2013, acier inoxydable et pierre, 310 x 230 x 290 cm 
Place Saint-Pierre
Enfant, l’artiste s’installait à l’intérieur du piano de son père pour sentir les vibrations des sons et de son propre corps. Silent Music II rend compte de cette expérience sensorielle silencieuse, avec cette figure humaine constituée de notes de musiques qui, comme les lettres d’un alphabet, symbolisent l’expression d’un langage universel et permettent à l’artiste d’engager un dialogue avec les peuples.


Self-portrait , 2013, acier inoxydable, 320 x 225 x 350 cm
Place Camille Jullian
En position méditative, agenouillé à l’intérieur d’une sphère constituée de lettres, de mots, et de signes divers et variés, Plensa se retrouve au coeur d’un système plus vaste. Cette oeuvre invite la population à découvrir l’universalité du langage, la diversité des cultures tout autant que l’interconnexion entre les êtres. Placée au coeur d’un quartier en plein essor, elle engage un dialogue avec la population sur fond d’humanisme.


The Heart of trees, 2007, bronze, 7 figures, 99 x 66 x 99 cm
Jardin public
L’oeuvre se compose de sept personnages masculins, assis sur un monticule de terre dont les bras et les jambes s’enroulent autour d’un arbre vivant et recouverts de mots. A travers la figure tutélaire de l’arbre, l’artiste joue sur la métaphore de la communion de l’homme avec la nature. Le corps est aussi pour Plensa un territoire sur lequel il inscrit des mots, des noms de villes, d’écrivains et de musiciens. Les figures ici sont tatouées des noms de ses compositeurs préférés.


Thoughts , 2013, acier inoxydable et pierre, 310 x 200 x 270 cm
Place Fernand Lafargue
Thoughts est constituée de phrases de pensées qui s’entrecroisent et se chevauchent sur de grands bandeaux en acier inoxydable. Elle illustre parfaitement cette recherche de la construction de la pensée dans l’espace, les croisements de langues et de langages plastiques et littéraires chers à l’artiste. Dans cette attitude méditative et silencieuse, cette figure lettrée rend compte de la profondeur de l’âme.



Paula, 2013, fonte de fer, 703 x 98 x 255 cm
Place Pey Berland
Paula est une jeune fille de Barcelone que l’artiste croise régulièrement à côté de son atelier. Les yeux fermés, elle est plongée dans un état contemplatif et onirique. Modélisée à partir des clichés photographiques, cette oeuvre porte l’aspect délibérément uniformisé des portraits, qui sont caractéristiques dans l’oeuvre de Plensa. Cette oeuvre est réalisée en fonte de fer, matériau que l’artiste ré-expérimente à Bordeaux
.


Marianna & Awilda, 2013, acier inoxydable, 400 x 420 x 300 cm (2 pièces)
Collection : Bradley S. Jacobs, Greenwich, Connecticut, USA
Dans la cour de l’Hôtel de ville
Les visages des deux jeunes filles Marianna & Awilda mêlent légèreté, transparence et monumentalité. Réalisées en un maillage en acier inoxydable, ces deux têtes entament une conversation silencieuse entre elles mais aussi avec l’environnement minéral de la cour que l’on voit à travers. Cette transparence est une manière pour l’artiste de dématérialiser la figure afin de révéler la beauté intérieure de chaque être.


The Poets, 2012, résine et acier inoxydable, 800 x 152 x 31 cm (3 pièces)
Esplanade Edmond Géraud
Les Poètes apparaissent comme une suite poétique de La Llargat Nit, en référence au poème du poète catalan Vicent Andrés Estellés. Ils se présentent comme des figures de lumière assis sur des mâts, les yeux fermés et isolés dans une position accroupie méditative. Chacun effectue un geste distinct avec ses mains : Body Soul cache ses oreilles, Country, ses yeux, et Water Fire, sa bouche. Ils sont la métaphore de l’énergie interne de la pensée humaine.

Jaume Plensa à Bordeaux from Station Ausone on Vimeo.


Il manque malheureusement une oeuvre que j ’aime beaucoup car inspirée par le haut - Aragon ... Malheureusement, je n’ai pas pu prendre les photos pour la raison évoquée ici :

http://www.eclats-de-mots.fr/2013/10/01/a-bordeaux-jaume-plensa-un-dernier-petit-tour-et-puis-sen-iront-10/



CONCEPTIONS


Faire descendre l’art dans la rue


Faire descendre l’art dans la rue, précise-t-il, représente à la fois un formidable potentiel d’échange, une véritable responsabilité vis-à-vis de la population et, pour l’artiste, une certaine prise de risque : « Se lancer au contact de la population est un exercice passionnant... et délicat. Par définition, les habitants n’ont pas eux-mêmes décidé d’ assister à cette exposition : elle vient à eux. Il faut s’apprivoiser des deux côtés. L’avantage, c’est que dans la rue, les spectateurs côtoient, touchent, et s’approprient davantage les oeuvres. Et dans le même temps, en (s’)exposant à ciel ouvert, l’artiste n’a pas la crédibilité immédiate qu’apporte le fait d’exposer dans un musée ou une galerie. Le curé donne généralement la messe dans l’église : là où le cadre, le contexte, plaident automatiquement pour lui... »


Déjouer les codes établis


Déjouer les codes établis : une ligne de conduite chez Plensa, qui lui a valu « de nombreuses contestations de la part de certains critiques d’art ». Ses créations urbaines bouleversent en effet la tradition de la sculpture commémorative héritée du XIXème siècle. Là où l’on figeait autrefois dans la pierre les portraits et les gloires de personnalités célèbres, les visages introspectifs et les silhouettes évaporées de Plensa interpellent, par leur caractère anonyme, l’universalité de l’humain. À la dimension politique, illustrative et décorative de la statuaire publique habituelle, il substitue le mystère, la transparence, et la poésie, préférant interroger les contours et la fragilité de l’être.


Témoins silencieux de l’activité urbaine, les sculptures de Plensa célèbrent l’ordinaire...à une échelle monumentale. En dépit de cette stature, leur allure presque épurée, leur simplicité d’approche, invitent au contact - puis dans un second temps, au questionnement, à la réflexion. Ainsi, sa mythique CrownFountain, installée depuis 2004 au Millennium Park à Chicago, est-elle devenue le point de ralliement de la population locale, non sans avoir suscité quelques hésitations. Tout comme le Cloud Gate- immense « haricot » en acier poli - d’Anish Kapoor,qui reflète à quelques mètres de là le panorama urbain, « l’art en plein air exerce une force magnétique », souligne Plensa.




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