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CYRANO DE BERGERAC ET FLORIAN : JEU DE COMPARAISON
... chercher les ressemblances entre les extraits de Florian, grand fabuliste du 18e siècle, (100 ans après La Fontaine), et Rostand, grand dramaturge du 19e.
Quand Rostand était petit, il y a des chances qu’il ait eu à lire et à étudier des fables de Florian, en classe…
Qu’en pensez-vous ?
Précision : la meilleure édition des Fables de Florian est celle de M. Jean-Noël Pascal. C’est complet, avec des notes discrètes et toujours utiles. Je recommande. Nous avons recopié les Fables dans cette édition.
Si vous manquez de nez, pour vous aider, le premier extrait a deux exemples surlignés.
Rostand, Cyrano de Bergerac. |
Fables de Florian |
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Acte II, scène 8 Cyrano : Et modeste d’ ailleurs, se dire : mon petit, |
Florian, Livre I, Fable XV Le Lierre et le Thym
Que je te plains, petite plante ! Disait un jour le lierre au thym : Toujours ramper, c’est ton destin ; Ta tige chétive et tremblante Sort à peine de terre, et la mienne dans l’air, Unie au chêne altier que chérit Jupiter, S’élance avec lui dans la nue. Il est vrai, dit le thym, ta hauteur m’est connue ; Je ne puis sur ce point disputer avec toi : Mais je me soutiens par moi-même ; Et sans cet arbre, appui de ta faiblesse extrême, Tu ramperais plus bas que moi. Traducteurs, éditeurs, faiseurs de commentaires, Qui nous parlez toujours de grec ou de latin Dans vos discours préliminaires, Retenez ce que vous dit le thym. In : Florian, Fables, édition de Jean-Noël Pascal, Centre international d’étude du XVIIIe siècle, Ferney-Voltaire, 2005. NB : je n’ai pas reproduit les notes de M. Pascal. |
Sur le personnage de Ragueneau
ACTE II, SCENE 4
Ragueneau :
Cyrano, lui frappant sur l’ épaule :
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Livre III, Fable IX Le Sanglier et les Rossignols
Un homme riche, sot et vain, Qualités qui parfois marchent de compagnie, Croyait pour tous les arts avoir un goût divin, Et pensait que son or lui donnait du génie. Chaque jour à sa table on voyait réunis Peintres, sculpteurs, savants, artistes, beaux esprits, Qui lui prodiguaient les hommages, Lui montraient des dessins, lui lisaient des ouvrages, Écoutaient les conseils qu’il daignait leur donner, Et l’appelaient Mécène en mangeant son dîner. Se promenant un soir dans son parc solitaire, Suivi d’un jardinier, homme instruit et de sens, Il vit un sanglier qui labourait la terre, Comme ils font quelquefois pour aiguiser leurs dents. Autour du sanglier, les merles, les fauvettes, Surtout les rossignols, voltigeant, s’arrêtant, Répétaient à l’envi leurs douces chansonnettes, Et le suivaient toujours chantant. L’animal écoutait l’harmonieux ramage Avec la gravité d’un docte connaisseur, Baissait parfois la hure en signe de faveur, OU bien, la secouant, refusait son suffrage. Qu’est-ce ci ? dit le financier : Comment ! les chantres du bocage Pour leur juge ont choisi cet animal sauvage ! Nenni, répond le jardinier : De la terre, par lui fraîchement labourée, Sont sortis plusieurs vers, excellente curée, Qui seule attire ces oiseaux ; Ils ne se tiennent à sa suite Que pour manger ces vermisseaux, Et l’imbécile croit que c’est pour son mérite. |
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Cyrano (Acte I, Scène 4) :
Et aussi : (Acte II - scène 10) Cyrano |
Livre IV, Fable 3 Le Courtisan et le dieu Protée (…) Tu veux me vaincre dans mon art, Disait le courtisan : mais depuis mon enfance, Plus que ces animaux avide, adroit, rusé, Chacun de ces tours-là pour moi se trouve usé. Je ne vois rien là que d’aisé. (…) Livre Premier, Fable 1 La Fable et la Vérité
La Vérité toute nue Sortit un jour de son puits. Ses attraits par le temps étaient un peu détruits, Jeune et vieux fuyaient sa vue. La pauvre Vérité restait là morfondue, Sans trouver un asile où pouvoir habiter. À ses yeux vient se présenter LA Fable richement vêtue, Portant plumes et diamants, La plupart faux, mais très brillants. Eh ! vous voilà ! bonjour, dit-elle : Que faites-vous ici seule sur un chemin ? La Vérité répond : Vous le voyez, je gèle ; Aux passants je demande en vain De me donner une retraite, Je leur fais peur à tous. Hélas ! je le vois bien, Vieille femme n’obtient plus rien. Vous êtes pourtant ma cadette ; Dit la Fable, et, sans vanité, Je suis fort bien reçue. Mais aussi, dame Vérité, Pourquoi vous montrez-vous toute nue ? Cela n’est pas adroit. Tenez, arrangeons-nous ; Qu’un même intérêt nous rassemble : Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble. Chez le sage, à cause de vous, Je ne serai point rebutée ; À cause de moi, chez les fous Vous ne serez point maltraitée. Servant par ce moyen chacun selon son goput, Grâce à votre raison et grâce à ma folie, Vous verrez, ma sœur, que partout Nous passerons de compagnie.
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